Un peu d'histoire
Saint Austremoine
Evêque d'Auvergne vers 314. Tout ce qui est certainement connu de Austremonius est déduit de quelques phrases brèves dans les écrits de Saint Grégoire de Tours (Hist. Franc., I, xxx et De Gloriâ Confessorum, c. xxix). Il y est écrit qu'il fut l'un des sept évêques envoyés de Rome en Gaule vers le milieu du troisième siècle. Il a oeuvré en Auvergne et est censé avoir été le premier évêque de Clermont.
Mais à la lecture de la liste épiscopale donnée par St. Gregoire lui-même, St. Austremonius pouvait difficilement avoir précédé le commencement du quatrième siècle, son troisième successeur étant décédé en 385. Par conséquent, il est plus probable qu'il ait été le contemporain des trois évêques d'Aquitaine qui ont fréquenté le concile d'Arles en 314. Il ne fut pas un martyr.
Il serait juif de naissance, fils d'un nommé Judas et d'une juive appelée Anne. Il serait né à Emmaüs. Il partirait de Rome en 250 ou 253, voire au début du IVe siècle, accompagné des diacres Marius, Anthemius, Mametus, Nectarius (Nectaire en français, qui a donné le nom de la commune de Saint-Nectaire dans le Puy-de-Dôme) et Seronatus pour évangéliser l'Auvergne, c'est-à-dire apporter la religion chrétienne dans ce territoire.
Son culte a commencé vers le milieu du sixième siècle, quand le diacre Cantius eut une vision d'anges au sujet de son tombeau négligée à Issoire sur la Couze. Son corps a été ensuite déménagé à Volvic, puis en 761, à l'abbaye de Mozac. Au milieu du IXe siècle, la tête du saint a été déposée à Saint-Yvoine avant qu'elle ne retourne à Issoire vers l'année 900, lieu d'origine de son inhumation.
En latin, il est appelé Austremonius ou Stremònius.
L'origine du nom serait gréco-latine et signifierait littéralement "le moine qui vient du sud ".
L'église.
Nous ignorons comment, pourquoi et quand notre église fut dédiée à Saint Austremoine. Mais nous savons que l'évêque Adhémar fit donation du prieuré de Saint-Austremoine à l'abbaye Saint-Victor de Marseille en 1120. Il fut ensuite rattaché au monastère se Saint-Amans de Rodez, qui dépendait lui-même de l'abbaye victorine. On sait aussi que ses voisines de Salles-Comtaux et Salles-la-Source dépendaient d'elle depuis la révolution.
De l'édifice roman qui date de la fin du XIème ou du début du XIIème siècle, il ne reste pratiquement que le transept. La croisée au dessus de laquelle s'élève le clocher est encadrée par huit colonnes engagées surmontées de chapiteaux sobrement sculptés.
Une partie importante de la construction romane subsiste: carré du transept ayant supporté la coupole et court transept terminé par deux sortes de petites absidioles.
Par contre, le chevet et la nef furent rebâtis au XVème siècle.
L'édifice, terriblement déformé du fait de l'instabilité du sol, nécessita l'intervention de l'architecte Jehan Salvanh en 1562.
Les déformations des piliers et leur écartement entraînèrent la disparition de la coupole primitive, remplacée par un simple plancher de bois.
Aujourd'hui, la totalité des voûtes d'origine a disparu: le choeur est couronné d'un voûtement en bois et la nef, d'une simple fausse voûte en lattis de bois hourdé à la chaux.